[TEST] Red Arremer : Makaimura Gaiden (GB)
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[TEST] Red Arremer : Makaimura Gaiden (GB)
Red Arremer : Makaimura Gaiden (Game Boy) 04.06.2023
Red Arremer: Makaimura Gaiden (レッドアリーマー魔界村外伝) sort en mai 1990 au Japon, en juillet de la même année aux USA et seulement courant 1991 en Europe. Il sera renommé Gargoyle’s Quest en Occident.
Dans cet action-platfomer-RPG made by Capcom, le joueur incarne une gargouille nommée Firebrand (« Red Arremer » en version originale), une créature des ténèbres mais surtout le nemesis du chevalier Arthur, héros de la série Ghosts 'n Goblins. On peut d’ores et déjà saluer le choix fort de Capcom, qui vous propose donc de contrôler un méchant et pas n’importe lequel : celui qui vous aura tant fait souffrir et rager dans la série des Makaimura, avec ses patterns vicieux et imprévisibles… L'anti-héros par excellence en somme !
Firebrand vit reclus dans une autre dimension lorsque des goules en peine viennent réclamer son aide. En effet, le maléfique Breager est de retour et les Destructeurs attaquent de nouveau le royaume des Goules en le mettant à feu et à sang : les forces de défense ont été décimées et le roi envoyé ad patres... Le seul motif d’espoir semble provenir d’une vieille légende selon laquelle un héros nommé Red Blaze trouvera le feu sacré et ramènera à nouveau la paix au sein du royaume. Firebrand est ainsi appelé à la rescousse pour trouver ce fameux héros. Il se jette au travers du portail laissé ouvert par les envahisseurs. Votre quête commence alors…
A la manière de Zelda II sur NES/Famicom (dont Capcom s’est manifestement inspiré), Gargoyle’s Quest vous propose pratiquement 2 jeux en un. En effet, le joueur alterne entre des phases d'action/plateformes classiques en 2D avec et des phases d'exploration en vue du dessus mâtinées d’une petite touche de RPG.
Les phases traditionnelles brillent par leur level design tout en verticalité, qui permettent d’exploiter à fond les capacités de notre gargouille. En effet, si cette dernière a du mal à se mouvoir au sol, en donnant l’impression de traîner son âme en peine, elle révèle son véritable potentiel une fois dans les airs. Elle peut s’accrocher à des parois verticales (elle ne peut d’ailleurs s’en dégager qu’en sautant vers le haut, ce qui peut s’avérer problématique si des pics sont situés juste au-dessus de vous, ce qui se produit fréquemment), planer quelques secondes, et cracher des projectiles. Au fur et à mesure de votre progression, vous allez acquérir de nouvelles compétences, généralement via les phases de RPG. Ainsi, le tir de feu de base laisse très vite la place au tir Block Buster (dont la puissance et la cadence permettent de détruire les roches les moins résistantes), puis au tir de la Griffe (un tir sphérique très puissant dont les impacts permettent de créer des points d’appui temporaires sur des rangées de pics) et enfin au tir de Darkfire (l’arme ultime et légendaire). Vous augmenterez également votre endurance, votre hauteur de saut, votre puissance, votre résistance et votre barre de vie.
Les nombreux pièges vous obligeront à faire preuve de dextérité, en faisant bon usage du vol stationnaire : colonnes mouvantes, sauts sur de très longues distances, plates-forme friables, sol qui se dérobe sous vos griffes, murs destructibles, bourrasques de vent ralentissant votre progression… Les descentes dans les abîmes et autres gouffres constituent d’ailleurs des moments marquants : il ne faut pas hésiter à se laisser chuter dans le vide, puis planer et reprendre de l’endurance en s’agrippant aux parois quand vous parvenez à trouver un point d’appui, continuer votre descente vers les tréfonds des enfers et ainsi de suite.
Les phases en vue de dessus vous servent à évoluer sur la map, afin d’essayer de trouver des points d’intérêt. Plusieurs villages peuvent être visités pour glaner de précieuses informations. On y trouve quelques éléments récurrents : une maison dans laquelle vous pourrez échanger vos « vials » (la monnaie du royaume) contre des vies, un sanctuaire dans lequel vous obtiendrez un password faisant office de sauvegarde, etc. Vous interagissez avec les PNJs et certains éléments du décor grâce à des commandes simples : « はなす » (pour parler aux PNJs), « つかう » (utiliser un objet), « つよさ » (afficher vos équipements et vos statistiques), « しらべる » (vérifier autour de vous s’il y a des items cachés par exemple). Après chaque boss vaincu, le chef du village pour offrira une amélioration en guise de remerciement.
En vrac, vous récupérerez ainsi : l’onglet du spectre (il augmente la hauteur du saut de Firebrand), l’armure de Dragon (première augmentation de la résistance de Firebrand), les ailes du faucon (cachées sous un arbre visible depuis le palais du Roi Darkoan, elles augmentent la longueur du vol de Firebrand, un item indispensable !), l’essence de l’âme (un sort de régénération qui restaure entièrement votre barre de vie, invocable une seule fois par niveau ou par vie), l’esprit du roi (il améliore la constitution de Firebrand, désormais capable de voler plus loin et plus haut), l’armure de l’audace (deuxième augmentation de la résistance), la bougie de l’éternité (elle renforce la constitution de Firebrand, désormais nanti de 5 points de vie et d’un vol à durée illimitée), etc.
En toute objectivité, l’action prédomine largement sur l’aspect RPG (ce qui n’est franchement pas pour me déplaire !) mais ces phases assez basiques ne sont pas dénuées d’intérêt pour autant. Elles renforcent l’immersion et donnent vie et crédibilité à cet univers vaste et étendu. L’union entre ces 2 genres distincts s’opère de façon très harmonieuse. A la manière de la plupart des RPG, des combats aléatoires surviennent sur la map et vous repassez alors en vue de profil le temps de détruire les mobs tout en récupérant quelques vials au passage. Il existe une quinzaine de formations ennemies différentes lors des combats aléatoires. Certains les trouveront peut-être un peu trop intempestifs !
Vous serez amenés à croiser quelques personnages importants lors de vos pérégrinations, dont les principaux sont :
• Le Roi Darkoan lui-même, le souverain du royaume des Goules.
• Majorita, l’oracle qui racontera à Firebrand la légende de la Flamme Rouge, et lui fera une ultime révélation dont dépendront le destin de Firebrand et celui de la terre des Goules.
• Rushifell, un puissant seigneur de la terre des Goules ; assez pénible à battre, restez sur son bloc à sa gauche et dès qu’il lance son projectile guidé, sautez afin de le faire disparaître de l’écran, retombez sur votre bloc et mitraillez-le avec votre Block Buster.
• Breager, le Chef des Destructeurs, l'ennemi ultime du jeu ; étonnamment simple, il suffit pour le détruire de rester sur son bloc et de détruire les projectiles qu’il vous envoie en effectuant un saut millimétré lorsque l’ennemi baisse son bras supérieur. Il vous faut alors viser sa tête avec un timing très précis. Un peu long et fastidieux mais vous ne devriez en faire qu’une bouchée !
Un mot sur la direction artistique, tout simplement fabuleuse, servie par une technique sans faille. Les graphismes sont étonnamment fins et détaillés pour de la Game Boy (surtout pour titre sorti en 1990, je le rappelle), avec quelques arrière-plans animés. Le bestiaire surprend par sa diversité et sa cohérence : fantômes, fantômes avec bouclier, poissons squelettiques, abeilles, chauve-souris géantes, plantes carnivores crachant des yeux hérissés, flammes, créatures cachées dans les sables, plante à tête de mort, chariots, champignons vénéneux libérant des spores empoisonnées lorsqu'il est détruit, chenille résistante, etc. Et les boss sont superbes et menaçants : poisson géant cracheur de flammes, 4 gros globes oculaires à détruire, une espèce de cerbère tricéphale, etc. Dommage qu’ils soient aussi peu intéressants à affronter pour la plupart, en raison de patterns beaucoup trop simplistes ! Vous l’avez compris, l’univers est macabre et gothique à souhait, immersif comme rarement sur la monochrome de Nintendo !
Les compositions d’inspiration baroque signées Harumi Fujita collent à merveille avec l’univers du jeu. Tantôt envoutantes, tantôt dissonantes, elles ne manquent pas de cachet !
Sans être insurmontable, Gargoyle’s Quest s’avère relativement ardu. Bizarrement, ce sont plutôt les premières dizaines de minutes de jeu qui risquent de vous poser problème, en raison d’une jauge de vie réduite à la portion congrue initialement (seulement 2 points de vitalité) mais aussi de pouvoirs limités (saut au minimum, durée de vol très courte, faible puissance de vos attaques), rendant ainsi votre progression plutôt fastidieuse. Une fois vos capacités étendues, ce sera tout de suite moins punitif, avec une difficulté mieux calibrée... Accrochez-vous, le jeu en vaut la chandelle !
Ci-dessous, comme à l’accoutumée, vous trouverez le déroulement complet du jeu, dans les grandes lignes du moins :
Comptez bien 3 à 5 heures pour le finir si vous le parcourez pour la première fois, sachant qu’un joueur le connaissant parfaitement pourra espérer le boucler entre 1 heure 30 minutes et 2 heures. Pas mal pour un jeu Game Boy en termes de durée de vie, non ?
A la fin du jeu, Darkoan donne le droit à Firebrand d’aller investir la Terre. Ce dernier ne se fera pas prier et son premier acte sur notre planète sera d’interrompre un moment de douce quiétude entre la princesse Prin-prin et un certain Arthur... Et voilà comment un héros se change en antagoniste et que l’on passe de Gargoyle’s Quest à Ghosts ‘n Goblins. Une histoire s’achève, une autre commence ! Voilà comment Capcom a trouvé une ingénieuse astuce scénaristique pour créer un pont entre les 2 séries et développer toute une mythologie !
Petite anecdote amusante, Gargoyle’s Quest en version Euro/US arbore sur sa boîte une gargouille verte, là où la version japonaise présente un héros rouge tel une flamme flamboyante, issu de la race des Red Arremers. Firebrand est en fait Red Blaze, héritier du héros antique du même nom. Or, Red Blaze se traduit par « Flamme Rouge ». Et si Firebrand avait été représenté en rouge sur les jaquettes européenne et américaine, le suspense aurait été inexistant et ce dès les premières révélations du Roi Darkoan revenu à la vie à la fin de la première partie de votre quête. C’eût été dommage, car les révélations de Majorita auraient dès lors été vidées de tout leur effet, ce qui aurait nuit à la trame scénaristique. Ce Firebrand vert de notre packaging n’est donc pas innocent et même très habile, puisqu’il nous offre un suspens auquel les joueurs japonais n’ont pas eu le droit.
Pour conclure, Gargoyle’s Quest constitue un indispensable de la ludothèque Game Boy. Titre très ambitieux et novateur compte tenu de sa date de sortie, il m’aura marqué par son level design maîtrisé de bout en bout, son univers dark, et son gameplay 2 en 1. Il n’en est pas parfait pour autant : boss aux patterns trop simplistes, combats aléatoires un poil redondants, phases de RPG finalement assez limitées (récolte d’informations, échange de vials contre des vies… et c’est à peu près tout !), respawn intempestif des ennemis, quelques ralentissements et clignotements de sprites… Malgré les quelques défauts évoqués ci-dessus, Gargoyle's Quest n'en demeure pas moins un monument !
Ma note : 17.50/20
Mentions diverses dans la presse spécialisée francophone à l’époque :
Test Consoles + HS #0 (Juillet/Août 1991) : 96%
Présentation 92% Graphisme 81% Bande Son 96% Jouabilité 84% Durée de vie 97% Intérêt 96%
SUPERREFF : « Attention, danger ! A l'instar de Super Mario Land, mais dans un autre genre, Gargoyle's Quest est un autre très grand jeu pour le Game Boy. Il vous fera passer des heures à tenter de retrouver l'héritier et croyez-moi, ce n'est pas de tout repos ! La première scène, difficile à souhait, ne fait que mettre dans l'ambiance. Lorsqu'on la termine, on est obligé de maîtriser les fonctions de vol et de saut. Et c'est tant mieux car on accède ainsi aux scènes suivantes avec plus de plaisir. Les graphismes ne sont pas mal faits, bien que parfois un peu confus. La musique est extraordinaire, la jouabilité acceptable, malgré une difficulté un peu trop prononcée au début. Bref, un excellent jeu, dû à la talentueuse équipe de CapCom, également responsable de Final Fight sur Super Famicom. »
Test Génération 4 HS #2 (Octobre/Novembre/Décembre 1990) : 10/10
Test Joystick #14 (Mars 1991) : 96% par J'm DESTROY
Graphisme 18 Animation 18 Maniabilité 17 Son 18
« Plus impressionnant, mais surtout plus riche et plus passionnant que la plupart des jeux de plateforme sur cette console - bien qu'avec Robocop, Double Dragon et Spiderman, on avait déjà été gâté - Gargoyle's Quest est le jeu qu'il faut absolument posséder sur la console portable de Nintendo. »
Mini-test Player One #7 (Mars 1991) : 92%
« Un jeu fabuleux, mais déconseillé aux petits joueurs. »
Graphisme 89% Animation 92% Son 93% Durée de vie 90% Player Fun 91%
Mini-test Super Power #1 (Juillet/Août 1992) : 5*
« Avec ce jeu, une nouvelle génération de jeux d'aventure-action aux graphismes fouillés fait son apparition. »
Club Nintendo #3 édition #1 – 1991
Club Nintendo #3 édition #3 – 1991
Astuce Joypad #4 (Janvier 1992)
Soluce 1ère partie Nintendo Player #4 (Mai/Juin 1992)
Soluce 2ème partie Nintendo Player #5 (Juillet/Août 1992)
Soluce 3ème partie Nintendo Player #6 (Septembre/Octobre 1992)
Soluce 4ème partie Nintendo Player #7 (Novembre/Décembre 1992)
Soluce 5ème partie Nintendo Player #8 (Janvier/Février 1993)
Red Arremer: Makaimura Gaiden (レッドアリーマー魔界村外伝) sort en mai 1990 au Japon, en juillet de la même année aux USA et seulement courant 1991 en Europe. Il sera renommé Gargoyle’s Quest en Occident.
Dans cet action-platfomer-RPG made by Capcom, le joueur incarne une gargouille nommée Firebrand (« Red Arremer » en version originale), une créature des ténèbres mais surtout le nemesis du chevalier Arthur, héros de la série Ghosts 'n Goblins. On peut d’ores et déjà saluer le choix fort de Capcom, qui vous propose donc de contrôler un méchant et pas n’importe lequel : celui qui vous aura tant fait souffrir et rager dans la série des Makaimura, avec ses patterns vicieux et imprévisibles… L'anti-héros par excellence en somme !
Firebrand vit reclus dans une autre dimension lorsque des goules en peine viennent réclamer son aide. En effet, le maléfique Breager est de retour et les Destructeurs attaquent de nouveau le royaume des Goules en le mettant à feu et à sang : les forces de défense ont été décimées et le roi envoyé ad patres... Le seul motif d’espoir semble provenir d’une vieille légende selon laquelle un héros nommé Red Blaze trouvera le feu sacré et ramènera à nouveau la paix au sein du royaume. Firebrand est ainsi appelé à la rescousse pour trouver ce fameux héros. Il se jette au travers du portail laissé ouvert par les envahisseurs. Votre quête commence alors…
A la manière de Zelda II sur NES/Famicom (dont Capcom s’est manifestement inspiré), Gargoyle’s Quest vous propose pratiquement 2 jeux en un. En effet, le joueur alterne entre des phases d'action/plateformes classiques en 2D avec et des phases d'exploration en vue du dessus mâtinées d’une petite touche de RPG.
Les phases traditionnelles brillent par leur level design tout en verticalité, qui permettent d’exploiter à fond les capacités de notre gargouille. En effet, si cette dernière a du mal à se mouvoir au sol, en donnant l’impression de traîner son âme en peine, elle révèle son véritable potentiel une fois dans les airs. Elle peut s’accrocher à des parois verticales (elle ne peut d’ailleurs s’en dégager qu’en sautant vers le haut, ce qui peut s’avérer problématique si des pics sont situés juste au-dessus de vous, ce qui se produit fréquemment), planer quelques secondes, et cracher des projectiles. Au fur et à mesure de votre progression, vous allez acquérir de nouvelles compétences, généralement via les phases de RPG. Ainsi, le tir de feu de base laisse très vite la place au tir Block Buster (dont la puissance et la cadence permettent de détruire les roches les moins résistantes), puis au tir de la Griffe (un tir sphérique très puissant dont les impacts permettent de créer des points d’appui temporaires sur des rangées de pics) et enfin au tir de Darkfire (l’arme ultime et légendaire). Vous augmenterez également votre endurance, votre hauteur de saut, votre puissance, votre résistance et votre barre de vie.
Les nombreux pièges vous obligeront à faire preuve de dextérité, en faisant bon usage du vol stationnaire : colonnes mouvantes, sauts sur de très longues distances, plates-forme friables, sol qui se dérobe sous vos griffes, murs destructibles, bourrasques de vent ralentissant votre progression… Les descentes dans les abîmes et autres gouffres constituent d’ailleurs des moments marquants : il ne faut pas hésiter à se laisser chuter dans le vide, puis planer et reprendre de l’endurance en s’agrippant aux parois quand vous parvenez à trouver un point d’appui, continuer votre descente vers les tréfonds des enfers et ainsi de suite.
Les phases en vue de dessus vous servent à évoluer sur la map, afin d’essayer de trouver des points d’intérêt. Plusieurs villages peuvent être visités pour glaner de précieuses informations. On y trouve quelques éléments récurrents : une maison dans laquelle vous pourrez échanger vos « vials » (la monnaie du royaume) contre des vies, un sanctuaire dans lequel vous obtiendrez un password faisant office de sauvegarde, etc. Vous interagissez avec les PNJs et certains éléments du décor grâce à des commandes simples : « はなす » (pour parler aux PNJs), « つかう » (utiliser un objet), « つよさ » (afficher vos équipements et vos statistiques), « しらべる » (vérifier autour de vous s’il y a des items cachés par exemple). Après chaque boss vaincu, le chef du village pour offrira une amélioration en guise de remerciement.
En vrac, vous récupérerez ainsi : l’onglet du spectre (il augmente la hauteur du saut de Firebrand), l’armure de Dragon (première augmentation de la résistance de Firebrand), les ailes du faucon (cachées sous un arbre visible depuis le palais du Roi Darkoan, elles augmentent la longueur du vol de Firebrand, un item indispensable !), l’essence de l’âme (un sort de régénération qui restaure entièrement votre barre de vie, invocable une seule fois par niveau ou par vie), l’esprit du roi (il améliore la constitution de Firebrand, désormais capable de voler plus loin et plus haut), l’armure de l’audace (deuxième augmentation de la résistance), la bougie de l’éternité (elle renforce la constitution de Firebrand, désormais nanti de 5 points de vie et d’un vol à durée illimitée), etc.
En toute objectivité, l’action prédomine largement sur l’aspect RPG (ce qui n’est franchement pas pour me déplaire !) mais ces phases assez basiques ne sont pas dénuées d’intérêt pour autant. Elles renforcent l’immersion et donnent vie et crédibilité à cet univers vaste et étendu. L’union entre ces 2 genres distincts s’opère de façon très harmonieuse. A la manière de la plupart des RPG, des combats aléatoires surviennent sur la map et vous repassez alors en vue de profil le temps de détruire les mobs tout en récupérant quelques vials au passage. Il existe une quinzaine de formations ennemies différentes lors des combats aléatoires. Certains les trouveront peut-être un peu trop intempestifs !
Vous serez amenés à croiser quelques personnages importants lors de vos pérégrinations, dont les principaux sont :
• Le Roi Darkoan lui-même, le souverain du royaume des Goules.
• Majorita, l’oracle qui racontera à Firebrand la légende de la Flamme Rouge, et lui fera une ultime révélation dont dépendront le destin de Firebrand et celui de la terre des Goules.
• Rushifell, un puissant seigneur de la terre des Goules ; assez pénible à battre, restez sur son bloc à sa gauche et dès qu’il lance son projectile guidé, sautez afin de le faire disparaître de l’écran, retombez sur votre bloc et mitraillez-le avec votre Block Buster.
• Breager, le Chef des Destructeurs, l'ennemi ultime du jeu ; étonnamment simple, il suffit pour le détruire de rester sur son bloc et de détruire les projectiles qu’il vous envoie en effectuant un saut millimétré lorsque l’ennemi baisse son bras supérieur. Il vous faut alors viser sa tête avec un timing très précis. Un peu long et fastidieux mais vous ne devriez en faire qu’une bouchée !
Un mot sur la direction artistique, tout simplement fabuleuse, servie par une technique sans faille. Les graphismes sont étonnamment fins et détaillés pour de la Game Boy (surtout pour titre sorti en 1990, je le rappelle), avec quelques arrière-plans animés. Le bestiaire surprend par sa diversité et sa cohérence : fantômes, fantômes avec bouclier, poissons squelettiques, abeilles, chauve-souris géantes, plantes carnivores crachant des yeux hérissés, flammes, créatures cachées dans les sables, plante à tête de mort, chariots, champignons vénéneux libérant des spores empoisonnées lorsqu'il est détruit, chenille résistante, etc. Et les boss sont superbes et menaçants : poisson géant cracheur de flammes, 4 gros globes oculaires à détruire, une espèce de cerbère tricéphale, etc. Dommage qu’ils soient aussi peu intéressants à affronter pour la plupart, en raison de patterns beaucoup trop simplistes ! Vous l’avez compris, l’univers est macabre et gothique à souhait, immersif comme rarement sur la monochrome de Nintendo !
Les compositions d’inspiration baroque signées Harumi Fujita collent à merveille avec l’univers du jeu. Tantôt envoutantes, tantôt dissonantes, elles ne manquent pas de cachet !
Sans être insurmontable, Gargoyle’s Quest s’avère relativement ardu. Bizarrement, ce sont plutôt les premières dizaines de minutes de jeu qui risquent de vous poser problème, en raison d’une jauge de vie réduite à la portion congrue initialement (seulement 2 points de vitalité) mais aussi de pouvoirs limités (saut au minimum, durée de vol très courte, faible puissance de vos attaques), rendant ainsi votre progression plutôt fastidieuse. Une fois vos capacités étendues, ce sera tout de suite moins punitif, avec une difficulté mieux calibrée... Accrochez-vous, le jeu en vaut la chandelle !
Ci-dessous, comme à l’accoutumée, vous trouverez le déroulement complet du jeu, dans les grandes lignes du moins :
Comptez bien 3 à 5 heures pour le finir si vous le parcourez pour la première fois, sachant qu’un joueur le connaissant parfaitement pourra espérer le boucler entre 1 heure 30 minutes et 2 heures. Pas mal pour un jeu Game Boy en termes de durée de vie, non ?
A la fin du jeu, Darkoan donne le droit à Firebrand d’aller investir la Terre. Ce dernier ne se fera pas prier et son premier acte sur notre planète sera d’interrompre un moment de douce quiétude entre la princesse Prin-prin et un certain Arthur... Et voilà comment un héros se change en antagoniste et que l’on passe de Gargoyle’s Quest à Ghosts ‘n Goblins. Une histoire s’achève, une autre commence ! Voilà comment Capcom a trouvé une ingénieuse astuce scénaristique pour créer un pont entre les 2 séries et développer toute une mythologie !
Petite anecdote amusante, Gargoyle’s Quest en version Euro/US arbore sur sa boîte une gargouille verte, là où la version japonaise présente un héros rouge tel une flamme flamboyante, issu de la race des Red Arremers. Firebrand est en fait Red Blaze, héritier du héros antique du même nom. Or, Red Blaze se traduit par « Flamme Rouge ». Et si Firebrand avait été représenté en rouge sur les jaquettes européenne et américaine, le suspense aurait été inexistant et ce dès les premières révélations du Roi Darkoan revenu à la vie à la fin de la première partie de votre quête. C’eût été dommage, car les révélations de Majorita auraient dès lors été vidées de tout leur effet, ce qui aurait nuit à la trame scénaristique. Ce Firebrand vert de notre packaging n’est donc pas innocent et même très habile, puisqu’il nous offre un suspens auquel les joueurs japonais n’ont pas eu le droit.
Pour conclure, Gargoyle’s Quest constitue un indispensable de la ludothèque Game Boy. Titre très ambitieux et novateur compte tenu de sa date de sortie, il m’aura marqué par son level design maîtrisé de bout en bout, son univers dark, et son gameplay 2 en 1. Il n’en est pas parfait pour autant : boss aux patterns trop simplistes, combats aléatoires un poil redondants, phases de RPG finalement assez limitées (récolte d’informations, échange de vials contre des vies… et c’est à peu près tout !), respawn intempestif des ennemis, quelques ralentissements et clignotements de sprites… Malgré les quelques défauts évoqués ci-dessus, Gargoyle's Quest n'en demeure pas moins un monument !
Ma note : 17.50/20
Mentions diverses dans la presse spécialisée francophone à l’époque :
Test Consoles + HS #0 (Juillet/Août 1991) : 96%
Présentation 92% Graphisme 81% Bande Son 96% Jouabilité 84% Durée de vie 97% Intérêt 96%
SUPERREFF : « Attention, danger ! A l'instar de Super Mario Land, mais dans un autre genre, Gargoyle's Quest est un autre très grand jeu pour le Game Boy. Il vous fera passer des heures à tenter de retrouver l'héritier et croyez-moi, ce n'est pas de tout repos ! La première scène, difficile à souhait, ne fait que mettre dans l'ambiance. Lorsqu'on la termine, on est obligé de maîtriser les fonctions de vol et de saut. Et c'est tant mieux car on accède ainsi aux scènes suivantes avec plus de plaisir. Les graphismes ne sont pas mal faits, bien que parfois un peu confus. La musique est extraordinaire, la jouabilité acceptable, malgré une difficulté un peu trop prononcée au début. Bref, un excellent jeu, dû à la talentueuse équipe de CapCom, également responsable de Final Fight sur Super Famicom. »
Test Génération 4 HS #2 (Octobre/Novembre/Décembre 1990) : 10/10
Test Joystick #14 (Mars 1991) : 96% par J'm DESTROY
Graphisme 18 Animation 18 Maniabilité 17 Son 18
« Plus impressionnant, mais surtout plus riche et plus passionnant que la plupart des jeux de plateforme sur cette console - bien qu'avec Robocop, Double Dragon et Spiderman, on avait déjà été gâté - Gargoyle's Quest est le jeu qu'il faut absolument posséder sur la console portable de Nintendo. »
Mini-test Player One #7 (Mars 1991) : 92%
« Un jeu fabuleux, mais déconseillé aux petits joueurs. »
Graphisme 89% Animation 92% Son 93% Durée de vie 90% Player Fun 91%
Mini-test Super Power #1 (Juillet/Août 1992) : 5*
« Avec ce jeu, une nouvelle génération de jeux d'aventure-action aux graphismes fouillés fait son apparition. »
Club Nintendo #3 édition #1 – 1991
Club Nintendo #3 édition #3 – 1991
Astuce Joypad #4 (Janvier 1992)
Soluce 1ère partie Nintendo Player #4 (Mai/Juin 1992)
Soluce 2ème partie Nintendo Player #5 (Juillet/Août 1992)
Soluce 3ème partie Nintendo Player #6 (Septembre/Octobre 1992)
Soluce 4ème partie Nintendo Player #7 (Novembre/Décembre 1992)
Soluce 5ème partie Nintendo Player #8 (Janvier/Février 1993)
kurush- Adepte officiel
- Messages : 253
Date d'inscription : 25/08/2022
Re: [TEST] Red Arremer : Makaimura Gaiden (GB)
Quel taf !! Je vais me régaler de lire ça au bord de la piscine
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